jeudi 19 avril 2007

Le cycle vicieux de déficits

À la fin des années 90, dans un geste que certains qualifient de courageux et d'autres de complètement stupide, Lucien Bouchard a décidé de faire voter une loi qui allait empêcher tous les prochains gouvernements de faire des déficits. Cela faisait depuis la révolution tranquille ou presque que le Québec s'amusait à faire des déficits récurents qui ajoutaient à une dette sans cesse grandissante. Résultat, et je prends cela de la bouche d'André Boisclair alors ma source est partisane et donc questionnable, la cote de crédit des obligations québécoises allait en prendre pour son rhume et être dévaluée à paquotille. Semblerait-il que ce geste de Bouchard a sauvé la mise et permis de garder notre cote de crédit. Pourquoi les déficits sont si nocifs? Je vais vous l'expliquer.

Ramenons le cas du Québec à une personne. Imaginez que vous avez un certain revenu que vous estimer augmenter à chaque année selon certaines analyses. Mais vous avez besoin de plusieurs choses qui sont trop coûteuses pour vous. Pour vous les offrir, étant donné que vous avez réellement besoin de ces choses pour grandir (hydro-électricité, développement des routes et transport en commun, ponts, tunnels,...) et devenir plus riches, vous décider d'emprunter à la banque pour payer toutes ces belles dépenses. Imaginez maintenant qu'à chaque année vous vous endettiez encore. À chaque année, des nouveaux montants d'argent s'ajoute à votre dette. Dans le cas d'une personne, après un certain moment, le banque décide d'arrêter de prêter et de demander des remboursements. Généralement, cela se produit quand les dettes atteignent un certain pourcentage des avoirs et du revenu. À ce moment, vous devez rembourser et vous le faites! Mais le gouvernement du Québec lui n'a pas cette obligation immédiate. En fait il le devrait mais il a décidé de continuer à en mettre dessus de telle sorte qu'une très grande partie de notre argent, de nos impôts vont au paiement des intérêts de la dette. Normalement, la théorie économique encourage les déficits si c'est pour relancer l'économie ou la soutenir pour qu'elle progresse bien. Elle encourage les déficits mais dit que lorsque tout va bien, il est temps que le gouvernement repaie les dettes. Actuellement, la dette par déficits accumulés du Québec atteint 84 milliards de dollards. Au total, avec toutes les autres dettes du gouvernement, on atteind, selon les prévisions pour 2005-2006, 118 milliards. À chaque année, nous payons 6,8 milliards de dollars en intérêts sur la dette!! C'est énorme. On cherche de l'argent pour tous les programmes. En comparaison, le ministère de l'éduction dépense 12 miliards par année, c'est un peu moins du double!! Bref, elle nous coûte très cher cette dette. Alors si on en rajoute dessus à chaque année, on augmente le coût de celle-ci et donc on a moins d'argent pour l'année suivante.

Comment elle augmente cette dette, avec des entorses grâves aux processus comptables. En fait, on peut dire que le réel résultat de la loi antidéficit est l'habitude qu'a pris les différents gouvernements à masquer les déficits en calculant tout croche leurs dépenses et revenus. Donc, la dette augmente d'environ 2 milliards par année depuis l'arrivée de Charest au pouvoir. Pendant ce temps il a réduit ses revenus avec ses réductions d'impôts et veut encore le faire. C'est un manque flagrant de vision! Il pense seulement aux prochaines élections mais aucunement à l'avenir du Québec. Cette situation ne peut pas continuer comme ça! C'est pour cela que je traite Charest autant d'idiot face à ses réductions d'impôt. C'est juste impensable de faire cela! Je ne sais pas comment mieux le dire! Il mériterait d'être lincher pour le peu d'intelligence qu'il montre face à la situation financière du Québec.

source : Budget 2006-2007 Audet

Cabinet Charest

C'est maintenant fait, on va pouvoir passer aux choses sérieuses, le cabinet de Jean Charest, version allégée, a été formé. Très peu de surprises somme toute. Pierre Paradis n'est toujours pas aimé de Charest et on se demande d'ailleurs pourquoi il reste au PLC et que les gens votent pour lui. Ensuite la nouvelle député, ex membre de radio-canada, prend le portefeuille de la Culture en plus des communications et de la condition féminine. Bref, très peu de surprise si ce n'est le nombre élevé de femmes avec des postes clés, dont une provenant d'une minorité visible, une première au Québec, malgré la très faible quantité de femmes élues aux dernières élections. Deux surprises tout de même, des candidats étiquetés vedettes ont été mis de côté. C'est plutôt étrange comme façon de faire. Tu ne parles pas d'eux avec autant de bien si tu es pour les mettre de côté. Leur utilité est beaucoup plus grande au poste de Ministre qu'au poste de simple député surtout qu'ils sont venu pour la première option en politique. À noter, Monique Jérôme-Forget qui occupe les deux postes les plus importants après le premier ministre : Présidente du Conseil du trésor (les cordes de la bourse) et Ministre des Finances (la main qui pige dedans et qui distribue aux autres mains qui quémandent)

Les deux chefs de l'oppostion ont soulevé le fait que c'était du pareil au même dans ce cabinet et ils n'ont pas tord. On est en droit de se demander ce qui va changer avec les mêmes personnes au mêmes endroits et surtout les plus arogants qui conservent leurs postes (Monique Jérôme-Forget, Claude Béchard, la très incompétente Nathalie Normandeau et sûrement Christine Saint-Pierre bientôt dans ce groupe sélecte). Bref, le message de changement que Charest semblait avoir comprit selon ses dires a plutôt passé dans le beurre. Si au moins il les avait changer de poste, ça aurait montrer une volonté de changer des choses. Mais là... En même temps, il garde une équipe de personnes qui connaissent leurs dossiers à fond et qui pourront bien répondre aux questions et problèmes qui se présenteront. Qui plus est, Charest ne doit pas croire à la survie à long terme de son gouvernement et s'est dit que ça ne valait pas la peine de tout changer pour 1 an de pouvoir difficile. D'ailleurs, son premier test sera le budget dans lequel il veut glisser des très irresponsables baisses d'impôts aux particuliers avec le 700 milions récupéré d'Ottawa (700 milions que nous avions déjà avant les nombreuses coupures du début de mandat de Harper) et ce malgré les déficits cachés récurents depuis le début de son premier mandat! Idiot!! IDIOT!!! Dumont a déjà dit qu'il s'opposerait à toute baisse d'impôt et Boisclair l'a dénoncé durant la campagne mais là, personne n'a les moyens d'aller en campagne électorale et encore moins le PQ!! Que va-t-il se passer?

Dans un autre ordre d'idée, il reste encore des affiches électorales et en grande majorité Péquistes. Il faut dire qu'ils en avaient mis vraiment bcp. Ça va leur coûter une beurrée quand les factures vont rentrer.

dimanche 15 avril 2007

Campagnes publicitaires















Les Libéraux ainsi que les Conservateurs ont décidé de s'attaquer par la voie des publicités. Depuis quelques semaines, nous pouvons entendre à la radio ou voir à la télévision les dernières idées des deux grands partis fédéraux pour déniger leurs adversaires. Pendant que les conservateurs attaquent directement Stéphane Dion (voir image plus haut), le parti Libéral du Canada demande dans une pub radio pourquoi le PCC a besoin de dénigrer Mr. Dion si leurs réalisations sont si bonnes. Bonnes questions vous ne trouvez pas? Ça promet pour la campagne électorale. À voir le style des Conservateurs depuis l'arrivée de Harper, il ne faudrait pas s'étonner de voir le genre d'attaques à l'américaine contre Stéphane Dion pour le dénigrer personnellement. Je me demande quel résultat cela aura. Les experts disent souvent que ça ne serait pas bien vue au Canada, que les citoyens canadiens sont plus brillants que les américains sur ce point! Mais on a qu'à penser à Boisclair qui s'est fait attaquer sur pleins d'aspects de sa personnalité et on peut clairement dire que c'est la raison de son échec. Nous verrons bien.

Parlant de Boisclair, gardera-t-il ou ne gardera-t-il pas son poste. Y aura-t-il un vote de confiance? Est-il l'homme de la situation. Trouvez-vous ridicule toute cette chasse aux chefs que fait constamment le PQ depuis sa naissance ou presque. Rappelons qu'après René Lévesque, il s'en est trouvé pour le critiqué sur sa façon de faire. Ridicule.

En terminant, je prévois avoir un nouveau blog d'intérêt plus général. J'y mettrai sûrement des recettes (j'adore cuisiner) en plus de parler politique et d'actualité sans oublier la connerie humaine et mes frustrations. Je vous le ferai savoir lorsque cela viendra.

mercredi 4 avril 2007

Début de campagne non officielle à Ottawa

Après les élections provincials les experts avaient convenu que la poussée adéquiste allait donner des ailes au parti Conservateur et que celui-ci allait fort probablement étudier avec intérêt la perspective d'aller en élection. Pour Harper, les acquis électoraux qui lui manquaient aux dernières élections sont maintenant accessibles. Le Québec et l'Ontario penchant maintenant pour les Conservateurs au détriment des Libéraux. Par conséquent, Harper a maintenant débuté les préparations à une campagne électorale. Les Conservateurs ont ouvert leur bureau d'élections à Ottawa, sortis des publicité dénigrant Stéphane Dion entre autre sur le fait qu'il ne reconnaît pas le déséquilibre fiscal et ils parlent des Libéraux qui pourraient décider de les battre en chambre. Bref ils mettent la table.

Mais il ne faut pas se leurrer. Si les Libéraux les battent en chambre, c'est que les autres partis aussi seront contre car chacun des partis d'opposition a la balance du pouvoir. Bref, pour aller en élection, le gouvernement Harper devra proposer un loi sur laquelle ils sont sûr de perdre le vote et donc ce sera une loi, un vote très impopulaire. Plusieurs lois de ce genre sont d'ailleurs en préparation pour un vote prochain en chambre. Même si cela peut être dangereux de proposer des lois impopulaires, parions que les électeurs oublieront rapidement ce qui s'est passé en chambre pour ensuite s'intéresser à la valse des promesses. L'avantage qu'ont les politiciens d'Ottawa c'est qu'ils ont les moyens de leurs promesses avec les milliards de surplus qu'ils font année après année. Bref leurs promesses, ils peuvent les respecter.

Un problème demeure cependant. Personne à part les conservateurs veulent aller en élection! Personne! Donc, il se peut que leur règne minoritaire dur encore quelques mois. En effet, les partis d'opposition peuvent très aisément ralentir les procédures jusqu'à la pause pour l'été et ainsi avoir quelques mois de plus de répis. Évidemment, ce ralentissement a des limites et il se pourrait très bien que nous votions cet été. Car pour le moment, ça bouge à Ottawa mais le gouvernement n'a pas été défait encore! Plusieurs choses peuvent survenir.

Dans le cas d'une élection fédérale, je ne serais pas prêt à donner le Québec aux Conservateurs si facilement. L'élection de l'ADQ à l'opposition officielle était surtout une élection de protestation contre deux partis qui n'offraient rien de nouveau. Mais la conscience écologique des Québécois ainsi que le vote libéral pourrait faire mal aux Conservateurs. On peut cependant prédire une chute du Bloc dans la foullé du PQ et une remonté du parti Vert. Il serait intéressant d'ailleurs que nous élisions le premier député vert du Canada. Quoi que en lisant un peu leur site internet, on voit qu'ils n'ont pas vraiment de visées électorales mais veulent seulement se faire entendre. Bien dommage! Au moins, les Libéraux s'inspirent de ce parti pour proposer un plan très vert.

mercredi 28 mars 2007

Ça brasse à Ottawa

L'environnement est réellement en train de devenir LA priorité des gouvernements et Harper risque de l'apprendre à ses dépends. Dans le cadre d'un projet de loi sur l'environnement, les 3 partis d'opposition feront front commun pour enchasser dans une loi les grande majorité des engagements du protocole de Kyoto. Rappelons que mr. Harper ne veut strictement rien savoir de l'accord de Kyoto. Résultat de cette manoeuvre, il pourrait se trouver obligé de suivre ce protocole et s'engager dans une voie qu'il ne veut pas. Son autre option est de rendre cette loi une loi qui pourrait renverser le gouvernement si elle est acceptée.

Le problème est entièrement là. L'environnement est vraiment important pour les électeurs et mr. Harper tente de se verdire le veston pour montrer qu'il est pro environnement depuis janvier. Par conséquent, s'il décide de voter contre cette loi ou d'en faire un vote de confiance tout en sachant qu'il sera déchu, il montrera au reste de la population canadienne qu'il n'est pas si vert que cela. De plus, s'il vote pour, il sera coincé avec un loi dont il ne veut pas vraiment et montrera sa faiblesse dans le dossier.

Pendant ce temps, toutes les conditions sont réunis pour une élection des Conservateurs à une élection prochaine. Voter pour cette loi lui donnerait un coup de pouce énorme pour la future élection car il s'agit de son talon d'achille face à la population. S'il accepte cette loi et la renie ensuite, il fera ce qu'il a dénoncé pendant toute la dernière campagne, mentir et ne pas respecter ses engagements.

Bref, il s'agit là d'une situation critique pour le gouvernement Harper. Ce qu'il fera en dira long sur la suite des choses. Il tentera sûrement de diaboliser ses adversaires et de dire que ce sont de méchantes personnes qui tentent de le forcer à faire quelque chose qui nuira à l'économie canadienne. Il fera de ce vote un vote de confiance, le perdra et démarrera la campagne électorale et dira tout au long le même message : respecter kyoto comme le veulent ses adversaires n'est pas responsable, ce qu'il propose est mieux et plus conciliant avec l'économie canadienne.

Serait-ce la fin du PQ?

La question mérite d'être posée. Depuis leur arrivée au pouvoir en 1976, le PQ n'avait toujours eu que le parti Libéral comme opposition réelle à chaque élection. Depuis 1976, ces deux vieux partis, car c'est ainsi qu'ils se font appeler maintenant, se sont échangés le pouvoir après 2 mandats systématiquement. Le résultat de chaque élection venait généralement de la force de la députation et du nombre de vote pour chacun des partis.

Depuis lundi, tout a changé. Ils sont maintenant 3 et le 3ème c'est le PQ!! Depuis 1976, ce n'était jamais arrivé. Qui plus est, ils ont eu moins de 30% des votes des Québécois ce qui n'était pas arrivé deuis 1970, année de leur première campagne électorale. Leur électorat a toujours été les francophones. On associait systématiquement les régions au PQ. Seuls les grandes villes du Québec faisaient exception. Mais depuis lundi, cet électorat a voté en partie pour l'ADQ. L'ADQ est maintenant clairement identifié comme le parti des régions.

Ensuite, historiquement, les jeunes votaient pour le PQ. Mais maintenant, en plus de ne pas voter, ceux-ci séparent leurs votent avec l'ADQ. Il ne faut pas beaucoup de temps en demandant à certains jeunes de 18 à 25 ans pour réaliser que l'ADQ est très présent dans leur groupe d'âge.

Finalement, le PQ représentait clairement depuis le début des années 90 la seule option pour les gens de gauche. Ils ont malheureusement deux adversaires de plus maintenant. Le parti Vert et Québec Solidaire sont des alternatives viables pour les gens qui s'identifient à ce groupe. Ils sont clairs et précis, la gauche et l'environnement sont leur créno. Ils sont loin du centre tandis que le PQ cherche à être plus au centre, et était un peu plus à droite depuis le venue de Boisclair, ce qui a fait fuire une autre partie de son électorat que l'on peut chiffrer avec prudence à environ 7% des votes de lundi.

Bref, l’électorat du PQ a fondu comme la neige sous la pluie à une température de 20 degrés. Qu’est-ce que cela annonce pour les prochains mois et années? Dure de prédire hors de tous doute mais nous sommes en droit de penser que ce pourrait être le début de la fin. Avec la bonne figure de l’ADQ et s’ils font bien à l’opposition, il se pourrait très bien que plus de gens soient tentés par ce parti. De plus, le parti Libéral restera toujours fort. Les électeurs anglophones votent systématiquement PLQ de même qu’une grande partie des personnes âgées qui votent en grand nombre le jour des élections. Bref, si le PQ n’arrive pas à stimuler le vote des jeunes et se repositionner plus à gauche tout montrant un discours plus frais, il se pourrait bien qu’ils soient voués à la disparition,

Il ne faut cependant pas négliger le vote séparatiste. Le PQ a une base solide de séparatistes qui votent systématiquement pour eux. Cette base a peu de chance de s’effriter. En effet, ils n’ont aucune alternative. La seule réelle alternative pourrait venir de l’ADQ avec son autonomisme. Ils devront cependant faire leurs preuve car ce mot est bien beau mais on ne connaît pas vraiment comment il peut être appliqué. Le rapport sur option Canada en 1995 pourrait aussi leur donner un bon répis.

Trop inexpérimenté pour le moment

Maintenant qu'ils sont à l'opposition, les membres de l'ADQ qui jubilaient hier, réalisent déjà qu'ils manquent d'expérience. C'est simple, à part quelques exceptions, aucun d'entre eux n'ont déjà été débuté. Pire, même leur chef n'a jamais été dans l'opposition. Bref, ils se retrouvent dans une position où ils doivent tout apprendre. Il faut donc s'attendre à des erreurs de leur part dans les premiers mois de leur passage à l'opposition. Il est certain que Dumont controlera beaucoup les commentaires des membres de son parti. Il faudra aussi qu'il fasse attention aux grosses têtes et ne pas verser dans le triomphalisme, la grosse tête! Un gros travail attend Dumont et son équipe. Ils n'ont aucune idée de la façon dont fonctionne le parlement ou presque et comment être une bonne opposition. Ils ont la balance du pouvoir mais le PQ aussi et ces derniers ont encore plus de raisons de ne rien changer à moyen terme.

Bref, ce gouvernement pourrait bien rester en selle plus longtemps qu'on le croît sauf si Charest décide de continuer la confrontation comme ils l'ont fait depuis le début de leur accession au pouvoir. Dans ce cas, il se pourrait que les partis d'opposition n'aient pas le choix de faire tomber le gouvernement. Ce pourrait être une stratégie pour faire encore plus mal au PQ. S'ils font tomber le gouvernement rapidement, avec Boisclair encore chef du PQ, la discorde étant déjà démarrée et son leadership contesté, le PQ chuterait gravement. Il faudra rester alerte dans les prochains mois et surtout garder toutes les possibilités en vue. Il ne faut certainement pas être réticent au changement.